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    Calendrier

    Maria Callas en trois concerts

    Tout au long de l’année 2023 est célèbré le centième anniversaire de la naissance de Maria Callas. D’origine grecque mais née à New York le 2 décembre 1923, elle décéda à Paris le 16 septembre 1977 à l’âge de 53 ans. Dans le parcours de cette artiste hors normes à bien des égards, Paris a toujours tenu une place particulière. Deux salles l’y accueillirent à plusieurs reprises : le Palais Garnier et le Théâtre des Champs-Elysées. Si le Théâtre de l’avenue Montaigne ne l’a vue qu’à trois reprises, ce furent trois moments qui ont marqué durablement les mémoires.

    Maria Callas en coulisses, 5 juin 1963 – Fonds Archives Théâtre des Champs-Elysées
    Maria Callas en coulisses, 5 juin 1963 – Fonds Archives Théâtre des Champs-Elysées

     

    Printemps 1963

    Le premier eut lieu le 5 juin 1963, cinq ans après sa première apparition parisienne au Palais Garnier lors d’une mémorable soirée de gala de décembre 1958. La Callas est alors au sommet de sa gloire, même si sa voix donne de plus en plus souvent des signes de fatigue. Elle tente de ne pas se surmener et en cette année 1963, ne se produit qu’en concert. Elle enregistre aussi des airs français, allemands et italiens pour EMI sous la baguette de Georges Prêtre.

    Ce 5 juin, c’est d’ailleurs le chef français qui dirige l’Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire pour un gala des Chevaliers de Malte où Maria Callas chante un programme lourd et varié où alternent airs de sopranos et de mezzos. S’enchaînent ainsi « Bel raggio lusinghieri » de Sémiramide de Rossini, « Nacqui quell’affano » de la Cenerentola de Rossini, l’air des Lettres de Werther, « Adieu notre petite table » de Manon, « Ben io t’invenni » de Nabucco, « Quando m’en va » de La Bohème, « Tu, tu, piccolo Iddio » de Madame Butterfly et « O mio babbino caro » de Gianni Schichi de Puccini. C’est une étonnante démonstration de malléabilité vocale, dans tous les registres, du plus aigu au plus grave, du plus vaillant au plus tendre, du plus discrètement nostalgique au plus passionnément désespéré. Un triomphe sans ombre.

    Maria Callas et Georges Prêtre - DR

    Maria Callas et Georges Prêtre - DR

     

    Les adieux au théâtre

    Deux ans plus tard, le 2 mai 1965, la Callas est en pleine répétition de La Norma qu’elle s'apprête à interpréter au Palais Garnier lorsqu'elle paraît à nouveau sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées. Sans public, pour un concert enregistré pour la Télévision, avec l’orchestre de l’ORTF une nouvelle fois sous la direction de Georges Prêtre. Elle y chante un programme bien plus léger, comprenant « Adieu notre petite table », « Ah non credea mirarti » de La Somnambule et « O mio babbino caro ». Certains admirateurs regardent encore en boucle cet enregistrement où Maria Callas, vêtue d’une simple robe noire, se montre dans un état vocal magnifique qui suscite l’admiration générale… et ne laisse en rien prévoir que quelques jours plus tard, elle ne pourra achever sa cinquième représentation de Norma au palais Garnier et quittera la scène au quatrième acte. Après une ultime Tosca à Covent Garden le 5 juillet, elle renoncera définitivement à se produire dans un opéra. Elle réalisera encore des enregistrements, tournera un film sur Médée pour Pier-Paolo Pasolini, donnera des master-classes à la Juilliard School, avant d’entreprendre un retour au concert dans une très vaste tournée mondiale en compagnie de Giuseppe di Stefano, tournée qui la mènera une dernière fois sur cette scène le 8 décembre 1973.

    Maria Callas et Giuiseppe di Stefano sur la scène du Théâtre, 1973

    Maria Callas et Giuiseppe di Stefano sur la scène du Théâtre, 1973

     

    L’ultime apparition

    7 décembre 1967 : ce soir-là, Maria Callas est plus élégante que jamais dans une robe rouge cardinal, mettant en valeur sa ligne mannequin. Dès son entrée en scène, elle est follement acclamée par un public littéralement fanatisé par sa présence, faisant une ovation à la fin de chaque air ou de chaque duo de ce programme d’extraits d’opéras français et italiens. Mais la voix de la Callas n’est plus qu’une illusion, un souvenir dont la cantatrice elle-même mesure certainement les cruelles limites. Qu’importe, les applaudissements seront sans fin, la foule se pressant au bord du plateau et refusant quasiment de quitter la salle. Du 20 janvier au 11 novembre 1974, les deux partenaires parcourront encore les Etats-Unis et l’Extrême Orient en une très longue série de concerts où il arrive parfois à la Callas de se sentir si peu sûre d’elle qu’elle ne consent qu’à chanter en duo.

    Mais Paris et le Théâtre des Champs-Elysées resteront des lieux d’exception dans sa vie. De retour dans la capitale en 1977, espérant reconstruire sa technique et retrouver quelques moyens, c’est au Théâtre qu’elle travaille en secret, enregistrant pour elle-même des airs aussi divers que Ah Perfido de Beethoven ou ceux de Donna Anna ou de Charlotte de Werther. Quelques indiscrétions répandent la nouvelle de cette courageuse entreprise malgré tout semée de déceptions. Dépitée et blessée dans son amour propre, la Callas décide alors d’arrêter définitivement le chant. Quelques mois plus tard, le 16 septembre, elle s’éteignait à l’âge de 53 ans dans son appartement de l’Avenue Georges Mandel.